Une thérapeute genevoise pose des anneaux gastriques imaginaires sous hypnose. Une nouvelle technique pour perdre du poids, qui fait un tabac en Grande-Bretagne.
Le bruit des instruments médicaux, les odeurs de la salle d’op’, la prise de pouls… Dans son cabinet genevois, Caroline Vuille se livre à des interventions chirurgicales pour le moins étonnantes. Des opérations imaginaires pour lutter contre les kilos en trop.
Nutritionniste et hypnothérapeute, la jeune femme est en effet une des premières en Suisse à poser des anneaux gastriques virtuels sur des patients désireux de perdre du poids. Une technique mise au point par deux hypnothérapeutes espagnols, Marion et Martin Shirran, et qui cartonne dans les pays anglo-saxons. Concrètement, il s’agit, en cinq séances, de convaincre le patient en surpoids que son estomac a rétréci en s’adressant à son subconscient.
Sérieux? Selon les concepteurs de la méthode, le taux de réussite avoisine les 80%. Quant à Caroline Vuille, elle l’a testée sur elle-même avant de la proposer à des personnes en surpoids. «Je suis sortie de la séance d’hypnose barbouillée comme après une opération. J’avais envie de ne manger que de la soupe et des bouillies. Et je ne pouvais avaler que de petites quantités.» Résultat, bien que déjà mince, elle a perdu 4 kilos qu’elle n’a jamais repris.
2 à 3 kilos par mois
Alors certes, la méthode ne fait pas maigrir aussi rapidement qu’un véritable by-pass. Toutefois, des expériences en neurologie ont démontré que notre cerveau ne fait pas la différence entre ce qu’il voit – ou ressent – et ce qu’il imagine. D’où les résultats. «En moyenne, les patients perdent entre 2 et 2 kilos et demi par mois, jusqu’à ce qu’ils aient atteint leur poids de forme», souligne Caroline Vuille qui conseille sa méthode a des personnes ayant au moins 10 à 15 kilos en trop.
Par ailleurs, pour assurer des résultats sur la durée, la technique mêle l’hypnose à une brève thérapie cognitivo-comportementale afin de rééduquer le comportement du patient face à l’alimentation. «Il est primordial de travailler sur les automatismes émotionnels. Aujourd’hui, on sait que les régimes basés sur la seule frustration ne fonctionnent pas, souligne la thérapeute. D’ailleurs, les médecins sont totalement dépourvus face aux problèmes de surpoids et montrent de l’intérêt pour d’autres approches telles que celle-là.» Et, de fait, des médecins adressent des patients à Caroline Vuille.
Toutefois, ils manquent encore de recul pour se prononcer sur la méthode de cet anneau imaginaire. (Le Matin)